Les journées sont longues
En cette période proche du solstice
Il fait beau, ce matin-là
A mesure que nous montons
Le vert s’intensifie
Dans les forêts et les prairies.
Les vaches sont libres dans les champs
Elles broutent
Les plus chanceuses ont encore leurs cornes
Pour les autres, je souffre,
J’ai mal aux cornes sciées
Aux oreilles percées
Reste de brouillard qui se dissipe
Beauté montagnarde
Paysage serein
Chalets foncés
Balcons et jardins fleuris
Au cimetière
L’atmosphère est ouverte
Aérée, pas dérangée par le petit muret
L’eau de la fontaine coule,
Un banc, un arrosoir
Et puis, nous arrivons
Au bon endroit pour la circonstance
Ils sont là
Dans la même tombe
Pierre et Gladys.
Gladys cachée par le petit thuya
Et la moitié de Pierre visible au sommet
Les bégonias sont soignés
Alignés, arrosés
Les insectes butinent
Le scarabée remonte la lignée
Ce n’est qu’à la dernière fleur
Qu’il se désaltère
Est-ce encore de la rosée ?
Le silence règne.
Les présences s’intensifient
Le train passe
Chocolat Cailler
C’est bon, le chocolat !
Re-silence
Le train Golden Pass Panoramic passe
Château d’Oex 15 juin 2005