• Apropos

Assise dans la voiture à côté de lui,
les pieds en l’air sur le tableau de bord

 

le paysage défile, printemps, verdure, prairies, forêts
Les pensées tournoient
Où sont les chevreuils, les sangliers, les faisans ?

Sont-ils nés, les marcassins ?
Du mange-CD les contes de Grimm lus par des artistes :
un homme, une femme

Le conte de celui qui voulait connaître la peur
Le vaillant petit tailleur et Jean ? oh zut, ne me souviens plus..
La peur, la peur, le frisson, le Grand frisson
Il survient alors qu’on s’y attend le moins
Ne surtout pas le chercher
Ça serait être certain de ne pas le trouver

Et toi ?
quand sens-tu la chair de poule hérisser les poils sur tes bras ?
Et bien moi, dit-elle, c’est quand je dépasse une voiture
Ah ! c’est « ça » qui te fait frissonner ?
- oui, tu vois, j’te l’ai dit, c’est pas extraordinaire et pourtant ça me fait un effet fou !

c’est bon, d’avoir peur ¨ça ramène à l’humanitude, à la finitude, aux questions liées à la mort.
C’est humain d’avoir peur de la mort, non ?
C’est humain d’avoir peur de la mort ? de quelle mort ?

Au moment où il faudra tout quitter
toutes ces choses pour lesquelles on aura déployé beaucoup d’énergie pour les obtenir
Et nous voici enchaînés, possédés par ces possessions
Quelle galère !
Toutes ces questions sur la matière
la nécessité de la matière
Est-ce besoin ? nécessité ?
Quelle est la différence ?

Et la voici perdue dans ses pensées
les questions tombent comme des gouttes d’eau dans l’océan
Mouvement, tourbillon, ce qui est à droite est mu vers ailleurs
Ce qui est tout dessus est mu ailleurs
Tout change de place
pour une petite goutte d’eau qui trouble l’apparente inertie

Peur
Peur
De remuer l’océan
De déclencher un tsunami
Et de ...

Oh ! Zut
Ils ont dit quoi, les frères Grimm ?

 

13 mai 2009